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Vous et moi, tout le monde a des idées. Elles sont libres de circulation (comme le disent les lois de propriété intellectuelle du monde entier). Mais les rendre tangibles, les transformer en de beaux produits que l’on a envie d’acheter, c’est autre chose. Il faut faire appel à de nombreuses compétences, dont celles du designer professionnel.

Une autre grande qualité de Steve Jobs a été de créer une relation professionnelle avec Jonathan Ive basée sur le respect mutuel, récompensant le travail à sa juste valeur. C’est-à-dire, la rémunération des heures de recherche, plus la rémunération du succès des modèles. Les modèles appartenant à leurs auteurs (comme le disent les lois de propriété intellectuelle du monde entier). Sur ce principe, le designer a reçu, depuis 2001, plus de 80 millions de Livres sterling des royalties sous forme de parts dans la société Apple.

Vive la créativité ! Mais le bon design, tout comme l’art, c’est beaucoup de travail. Le designer, même le plus dévoué, pour exercer son art (concevoir un objet plus beau qu’un téléphone et moins cher qu’une sculpture), est motivé par le respect qu’il perçoit chez son client ou son employeur. Ce respect doit aussi passer par l’établissement d’un contrat équilibré, qui récompense toutes les parties.

Durant la remise des Étoiles de l'Observeur du design 12, cette notion semblait encore loin d’être acquise : trop de créations n’étaient pas accompagnées du nom de leurs auteurs ou co-auteurs, lorsque ceux-ci étaient designers intégrés. L’AFD, en attribuant son Prix pour «la qualité du contrat» a souhaité récompenser ceux qui ont compris.