Les inventions se sont multipliées durant la révolution industrielle et les premières tentatives d’industrialisation d’un objet esthétique, aux formes modernes, ont été entreprises au début du vingtième siècle. Si l’Art nouveau n’a fait qu’une proposition timide, son vocabulaire a motivé certains industriels, qui l’ont choisi afin de diversifier leurs gammes d’articles. L’Art Déco réussit davantage une popularisation de l’objet moderne dans le cadre d’une approche commerciale qui reste fondée sur l’artisanat. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, un rapprochement est entrepris entre les ingénieurs, les industriels et les créateurs de modèles. Il est porté par l’Union des artistes modernes (UAM) et est mis en scène à l’Exposition des Arts et techniques de 1937.
L’impulsion vient surtout après la Seconde Guerre mondiale avec l’influence du modèle américain de « design industriel », importé en France sous la traduction d’ « esthétique industrielle » grâce à des figures comme Jacques Viénot et Raymond Loewy, qui fondent respectivement l’agence Technès et la Compagnie d’esthétique industrielle (CEI). Toutefois les tentatives antécédentes, nées du projet français d’un « art social » au travers de l’embellissement du cadre de vie, se maintiennent, grâce notamment au mouvement Formes Utiles, avant de déboucher sur des recherches sur les plastiques et la dérision des formes dans le mouvement Pop des années soixante et soixante-dix, où s’illustrent des designers comme Olivier Mourgue, Roger Tallon et Pierre Paulin. C’est en grande partie à l’initiative de graphistes français comme Paul Colin qu’est fondée l’Alliance graphique internationale, et à celle de Viénot qu’est mise en place l’International Council of Societies of Industrial Design (ICSID). Prenant conscience de l’importance de ce nouveau champ dans les pratiques artistiques, champ qui s’ancre durablement comme le montre la réussite d’un Philippe Starck, les institutions entreprennent de soutenir le mouvement avec la création du Centre de création industrielle en 1969 ou de la Cité du design de Saint-Etienne plus récemment.
21 juin 2017 - 9H-18H30
Galerie Colbert, salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris
Le programme complet ici