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Crowdsourcing et discount, ou de l’intérêt d’adhérer à l’AFD

Actualité | 1 commentaire
Sur Internet comme ailleurs, le meilleur côtoie le pire
Nous avons reçu beaucoup de plaintes concernant des sites tels que Wilogo, qui fleurissent tous les mois (pourquoi en serait-il autrement puisque des légions de graphistes s’y inscrivent ?). Ils surfent sur le crowdsourcing*, phénomène de société basé sur une notion généreuse, le partage, mais qui devient douteuse quand il s’agit de brader les compétences de professions entières. Et fait gagner beaucoup d’argent, mais pas à ceux que l’on croit.
Nous ajoutons ces sites à notre blacklist parce qu’ils provoquent du dumping et ne respectent pas la propriété intellectuelle, source de revenu des designers. Nous étudions quelles peuvent être les ripostes avec notre avocat. Nous nous heurtons à trois problèmes de taille :
— ces sites proposent des tarifs d’amateurs, pas de professionnels ;
— le crowdsourcing est un phénomène mondial exponentiel ;
— le budget nécessaire pour mettre en place une action efficace est, lui aussi, exponentiel.


S’informer en amont des risques auprès des syndicats professionnels
Beaucoup, quand il est trop tard, s’émeuvent sur des forums, qui malgré leurs bonnes intentions, sont souvent truffés d’erreurs sur les questions fiscales, juridiques et sociales, qui entretiennent la méconnaissance des bonnes pratiques professionnelles. Ce qui a des conséquences désastreuses pour tout le monde.

Quand il faut faire appel à un avocat, les blogs ou les forums ne sont d’aucune utilité. C’est alors que l’on se souvient des syndicats professionnels. L’inscription est motivée quand il y a un problème, on vient demander de l’aide. C’est dommage du point de vue individuel, car il est malheureusement souvent trop tard pour y remédier efficacement : les documents contractuels ou fiscaux sont défavorables aux designers. C’est dommage aussi du point de vue collectif : les mauvaises pratiques sont généralisées et bien ancrées. Le mal est fait, alors que pris en amont, par une information juste, on peut éviter la majorité des soucis ou des conflits.

Les designers doivent chercher leur source d’information auprès des syndicats professionnels. Certes, ils ne sont pas gratuits. Ils ne peuvent pas l’être : les cotisations servent à rémunérer les experts pour établir des données et des réponses fiables, l’acte d’adhésion procure une visibilité forte à la profession qui se fédère ainsi pour défendre son métier.

Faire confiance aux syndicats professionnels avant les difficultés est plus protecteur individuellement et plus efficace quant aux actions à mener collectivement. Plus que l’achat d’un service, adhérer à un syndicat professionnel, c’est se rendre service à soi-même et à toute la profession !


Cesser de se plaindre et agir en adhérant en masse à un syndicat professionnel
L’intelligence, le sur-mesure, devra toujours cohabiter avec le discount. Les commanditaires sont capables de faire leur choix en connaissance de cause. Les designers n’ont rien à perdre à ne pas dévaloriser leur travail. Comme dans tout métier, l’exercice professionnel du design exige des compétences et une déontologie, débattues et défendues par les syndicats professionnels.

Bien qu’étant devenu en cinq ans le 1er syndicat professionnel pluridisciplinaire, l'AFD doit composer son action avec les cotisations de moins de 1 % des designers en France. C'est ridicule ! En comparaison, 10 à 15 fois plus de professionnels adhèrent aux syndicats professionnels d’Allemagne, d’Angleterre, de Finlande, d’Italie, de Norvège, des Pays-Bas, de Suède… pour un montant de cotisation en moyenne 2 fois supérieur ! L’AFD devrait-elle dépenser les cotisations de ses membres, c’est-à-dire les personnes qui font un effort financier pour se défendre en se fédérant, pour le bénéfice des autres 99 % de professionnels ?

Wilogo par exemple, se targue de recueillir l’adhésion de près de 4000 membres. Qu’adviendrait-il s’ils adhéraient à l’AFD ? Nous pourrions financer l’emploi de permanents pour produire la présence et le suivi indispensables pour accompagner les professionnels en France, et ainsi atteindre le niveau des organismes professionnels des pays cités ci-dessus. Wilogo ou autres auraient-ils alors l’outrecuidance d’attaquer les designers qui s’insurgent contre leurs pratiques abusives ?


* Crowdsourcing : lire http://www.internetactu.net/2006/06/01/la-montee-du-crowdsourcing

Lire aussi Retour sur Wilogo et autres sites de crowdsourcing