On peut comprendre qu’une telle décision choque et provoque la colère des participants. On peut douter des vertus pédagogiques de cette stratégie.
Un juge qui devrait se prononcer sur un litige, lirait le règlement du concours pour y trouver les engagements de chacune des parties, pour éventuellement les rapprocher, puisqu’il s’agit d’un contrat.
Dans ce règlement il est écrit que « Ce concours donne lieu à une exposition d’une sélection des affiches participantes et à une remise de prix dans le cadre du 21e festival… » Il n’y a certes pas de sélection parmi les affiches reçues, puisqu’elles seront finalement toutes exposées. Peut-on invoquer une contrepartie inéquitable au prétexte de la non sélection ? Certainement que non, puisqu’il y aura bien exposition de tout au lieu d’une partie. La mise en place que cela nécessite est plutôt une charge pour les organisateurs du concours.
On pourrait même dire que tout le monde gagne… à être exposé. Ce qui est confirmé plus loin par « Les affiches sélectionnées respectant impérativement le format seront exposées durant le festival », et qu’elles « feront l’objet d’une publication dans le catalogue prévu à cet effet… ». Sur ce dernier point la décision des organisateurs demanderait à être précisée.
Il est écrit enfin que « Le jury composé de graphistes professionnels décerne trois prix matérialisés chacun par un diplôme. Il peut n’attribuer aucun prix ou seulement une partie de ceux-ci. » Le règlement est clair, la position du jury est recevable. Et il est normal que les organisateurs suivent l’avis du jury, car à l’inverse, comment imaginer que les organisateurs ne suivent pas la décision d’un jury d’attribuer quatre prix par exemple ?
La conclusion tient la dernière phrase du règlement, limpide : « Dans le cadre général ainsi défini, les décisions du jury sont sans appel. » À partir du moment où l’on accepte de participer à ce concours, on en accepte les termes.
En conséquence, si on estimait que la contrepartie d’un concours était non équitable, la cible devrait en être son règlement, qu’il faudrait demander à faire modifier. Peut-être est-ce là une leçon à retenir : les étudiants deviendront des professionnels confrontés dans leur vie active aux concours et aux offres de marchés publics de toutes sortes. Nous avons tous, en amont de toute participation, la possibilité d’exiger des règlements équitables ou de ne pas y répondre.
Cela signifie-t-il que l’on n’a pas droit au débat ? Non, bien sûr. C’est précisément semble-t-il le but recherché. Si ce festival est une Bastille à prendre, alors : Étudiants, tous à Chaumont !
L'équipe AFD
- Autre (24)
- Formations Label AFD (13)
- Actualité (171)
- Agenda (376)
- Actions AFD (232)
- Lettres AFD (93)
- Actions en justice soutenues par l’AFD (24)
- Cafés AFD (1)
- Rencontres nationales des designers (8)
- La SAIF : société des auteurs des designers (2)
- Régime social, retraite (2)
- Liste noire Appels d’offres-Concours-Crowdsourcing (30)
- Liste noire des mauvais payeurs (1)
- Appels d’offres : liste blanche (9)
- Publications (58)
- Petites annonces (1)
- English (2)